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Lundi 31 janvier 2022

Visite du ministre de l'Intérieur aux CIDFF

COMMUNIQUE DE PRESSE

31/01/2022

Visite du ministre de l'Intérieur aux CIDFF

Ce lundi matin le ministre de l'Intérieur, accompagné par la préfète de police des Bouches-du-Rhône, la Directrice départementale de la Sécurité Publique et le Directeur général de la Police Nationale ont souhaité rencontrer les équipes des CIDFF des Bouches-du-Rhône pour un échange sur l'accompagnement des femmes victimes de violences.

En 2021 les 7 CIDFF de la Région ont informé plus de 12 200 personnes sur leurs droits (droit de la famille, violences sexistes et sexuelles et droit des étrangers en premier lieu), ils ont suivi environ 1 500 victimes de violences et ont accompagné 1 000 personnes sur l'insertion professionnelle. 25 000 personnes (notamment des jeunes) ont participé à des séances de prévention sur les violences sexistes et sexuelles et sur l'égalité femmes-hommes menées par les CIDFF.

Plusieurs sujets ont été abordés durant cette rencontre concernant l'accueil et le traitement des plaintes des victimes des violences.

En 2020, moins d'une femme sur 5 déclare avoir déposé plainte et plus de la moitié n'avoir fait aucune démarche. Ainsi, appréhender les violences faites aux femmes sous ce seul prisme, c'est occulter plus de 80% des victimes. En effet, la majorité des victimes que nous accompagnons n'ont pas encore déposé plainte ou refusent de le faire. Les raisons de cette réticence sont nombreuses : elles sont sous emprise, elles craignent que la situation s'aggrave, ont peur de ne pas être crues en raison de l'absence et/ou insuffisance de preuves, ont peur des conséquences judiciaires ou a contrario du classement sans suite… Cette réunion nous a permis de faire remonter des exemples concrets. Il est donc important de rappeler que la plainte ne peut aboutir que si un accompagnement est effectué en amont, afin de respecter la temporalité de la victime, et de mettre en place un soutien psychologique et juridique, ainsi que la recherche d'une aide sociale et/ou matérielle. D'où l'importance des associations comme la nôtre.

Certains dysfonctionnements ont également pu être soulignés, concernant l'accueil inadapté des victimes en commissariat : mise en doute des violences (notamment si elles ne sont pas physiques), de leur ancienneté ou de leur gravité, en raison de la tardiveté de la dénonciation des faits ou d'un retour au domicile par la victime. Il existe encore aujourd'hui des exemples de non prise en compte des violences psychologiques, des viols conjugaux, et donc des refus de dépôt de plainte pour ces faits. L'accueil des victimes a encore un caractère trop aléatoire. La compréhension du phénomène des violences conjugales nécessite une formation spécifique, récurrente et structurelle de tous les professionnel.le.s en lien avec les victimes, par des associations locales et spécialisées à l'instar du réseau des CIDFF.

Nous avons également évoqué la possibilité du recueil de plainte «hors les murs », notamment au sein des CIDFF pour mieux recueillir la parole de la victime et qu'elle soit plus en confiance, ainsi que la possibilité de déposer la plainte en ligne.

Nous avons préconisé une orientation systématique des femmes victimes de violence qui viennent déposer plainte auprès de structures spécialisées via l'inscription en bas de la plainte des coordonnées du CIDFF de proximité. En effet, les besoins et demandes des victimes étant multiples, il est essentiel que les professionnel.le.s inscrivent leur action au sein d'un réseau partenarial en vue de favoriser une prise en charge adaptée et décloisonnée. Seul cet accompagnement pluridisciplinaire permettra à la victime de sortir du cycle de la violence et de se reconstruire.


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